Résumé | HISTORIQUE : Le syndrome de détresse respiratoire de l’adulte (SDRA) est souvent associé à un taux élevé de mortalité chez les patients nécessitant des soins intensifs. Le terme « atteinte aiguë du poumon » (AAP), une phase pré- coce du SDRA a été introduit par les groupes de consensus américains et européens pour fournir des diagnostics précoces du SDRA. La caractérisation physiopathologique de l’entité AAP-SDRA – un accroissement de la perméabilité de la membrane alvéolo-capillaire pulmonaire – ne figure pas dans les critères diagnostiques courants des services de soins intensifs. OBJECTIFS : Appliquer la spectroscopie infrarouge (SI) en combinaison avec l’administration d’hydroxyéthylamidon (HEA), à des patients atteints d’une AAP et d’un SDRA. PATIENTS ET MÉTHODES : Cette étude rétrospective portait sur 67 patients du service de soins intensifs du Health Sciences Centre de l’Université du Manitoba, à Winnipeg, au Manitoba. La méthodologie a été basée sur la détermination par SI du contenu d’HEA dans le liquide de lavage bronchique des patients. Une infiltration exagérée d’HEA dans l’espace alvéolaire a été considérée comme la preuve d’une atteinte de la membrane alvéolo-capillaire pulmomaire qui, en retour, a fourni un diagnostic d’AAP-SDRA. RÉSULTATS : La précision de la détermination de l’infiltration d’HEA dans l’espace alvéolaire dans le cas d’une atteinte sévère du poumon (pression partielle d’oxygène artériel/ concentration d’oxygène inspiré [PaO2/FiO2] inférieure à 100 mmHg [n = 10], était de 100 %. Les sousgroupes avec un rapport PaO2/FiO2 compris entre 100 et 200 mmHg (n = 23), et un rapport PaO2/FiO2 compris entre 200 et 300 mmHg (n = 22), soit respectivement, 56,5 % et 77,3 %, démontraient une preuve d’infiltration d’HEA à la spectroscopie infrarouge. CONCLUSIONS : La technique proposée pour déterminer par SI le contenu du liquide de lavage bronchique est très sensible pour prouver une infiltration d’HEA dans une atteinte sévère du poumon. Elle est aussi appropriée pour évaluer l’infiltration pulmonaire dans la première phase de l’atteinte, un fait qui est particulièrement important pour appliquer un traitement de soutien. Cette méthode présente l’avantage de ne pas faire appel à des marqueurs radioactifs, nécessite peu de préparation des échantillons, est rapide et peu effractive, ce qui la rend facile d’emploi dans un service de soins intensifs. |
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