Résumé | Une grande quantité d’émissions de carbone est générée par la récolte, le transport, la fabrication et l’élimination ou le recyclage en fin de vie des matériaux de construction. Ces émissions sont appelées « carbone intrinsèque » et sont mesurées au moyen d’une technique appelée l’analyse du cycle de vie (ACV). Au fur et à mesure que les bâtiments deviennent plus efficaces sur le plan de leur énergie de fonctionnement annuelle et réduisent ainsi leur carbone opérationnel, l’industrie de la construction et les décideurs politiques du monde entier s’inquiètent de plus en plus des effets relatifs croissants du carbone intrinsèque.
Une analyse du cycle de vie réalisée sur un édifice gouvernemental de l’Ontario certifié LEED, construit en 2013, montre que sur une période de 60 ans, le carbone intrinsèque représente plus de 40 % de l’empreinte carbone totale d’un bâtiment. Un rapport de 2018 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a indiqué qu’il restait une fenêtre d’environ 12 ans pour une réduction importante des émissions avant que les effets catastrophiques des changements climatiques ne deviennent inévitables. Si le délai de 12 ans est considéré au lieu du délai standard de 60 ans de la norme LEED, le carbone intrinsèque devient la principale source d’émissions, représentant près de 75 % des émissions (Figure 1). Cette même étude a révélé que le béton dans le bâtiment était responsable d’environ 50 % du carbone intrinsèque. Par conséquent, au cours des 12 premières années du cycle de vie d’un bâtiment, le béton à lui seul est responsable de près de 40 % de l’empreinte carbone totale du bâtiment. |
---|